top of page

Le thé de forêt à Pakham

  • Photo du rédacteur: T(h)erroirs
    T(h)erroirs
  • 30 avr. 2019
  • 2 min de lecture

L’objectif de ce séjour: premier contact avec le chef du village et les villageois, premières enquêtes pour comprendre l’histoire de la culture du thé dans le village et l'état de la ressource dans les forêts alentours.


Cueilleuse dans une plantation de thé en tenue traditionnelle

La premier réunion de groupe le soir a été mouvementée, une véritable enquête policière pour retracer l'histoire du thé dans le village. Heureusement nous pouvons compter sur Kethisack, notre traducteur, pour organiser la discussion. La culture du thé a été motivée il y a moins de 10 ans sur les conseils de cousins venant de la province voisine, Phongsaly, et l'intérêt d'acheteurs chinois. Les acheteurs en question sont encore mal identifiés et la question reste de savoir s'il s'agit d'un monopole, qui serait défavorable aux paysans de Pakham.


Première déception, nous apprenons que la majorité des très vieux théiers sont morts. Certains ont été coupés et brulés dans le cadre de l'agriculture d'abattis brulis, l'agriculture vivrière de la grande majorité des villages du Nord Laos (ce mode d'exploitation des terres très impressionnante et largement critiquée fera l'objet d'un article). Avec l'arrivée de la demande chinoise en thé de forêt directement issus des vieux théiers, des pratiques dangereuses ont fait mourir deux des trois plus vieux théiers du villages. L'arme du crime : une échelle plantés directement sur l'arbre... Il apparaît donc pertinent de sensibiliser les villageois sur la valeur particulière de ces arbres et les techniques de récolte peu adaptées qui affecteraient la survie de l'arbre ou la qualité de la production. Cependant, en arrivant sur place, au milieu de la forêt, belle surprise : ce n'est pas un mais plusieurs théiers sauvages que nous avons trouvé ! La ressource parait donc sous-estimée … c'est une incroyable nouvelle pour notre projet !


Au pied du théier sauvage dans la forêt

Dans la plantation visitée, la culture du thé est doublement originale : la forêt fait office de pépinière et les jeunes théiers y sont déterrés et replantés sur la terre des paysans. Ensuite, une fois en plantation, les théiers ne sont jamais taillés et c'est a l'aide d'une canne que les branches sont pliées (voire cassées...) pour ramener les bourgeons à portée de main. Cette technique est assez surprenante et pose quand même la question de la durabilité. En Chine, des plantations sont taillées plusieurs fois par an et il est dit que cela garde les théiers jeunes en leur permettant de rester productifs pendant plus de 100 ans.

Le chef du village étant intéressé par notre projet d'étude, il a accepté que nous repartons une semaine complète dans le village pour tenter de répondre à toutes les questions levées : le rôle des intermédiaires chinois, la rentabilité de la production actuelle, l'intérêt des familles pour l'intégration de la théiculture dans leur système agricole, l'état de la ressource plus loin dans la forêt (trek de 10h à venir, aie aie aie).



Découverte du process du thé avec le propriétaire de la plantation

Comments


bottom of page