Fraichement revenus de nos 10 jours de terrain, il est temps de faire le bilan ! La récolte d’informations a été bonne, nous avons mené de nombreux entretiens individuels et de groupe dans les deux villages de Pakham et Teuka, malgré la période très chargée pour les villageois. En effet, notre terrain concordait avec le « Dam Na » : le repiquage du riz ! C’est une des étapes cruciales de l’année pour les villageois car leur récolte en riz de l’année suivante est en jeu. La quantité de travail est très importante et tout le village s’y met. Nous consacrerons un article spécial à ce sujet pour tout vous expliquer.
En cette saison des pluies, le temps est très changeant et peut offrir des averses impressionnantes qui arrivent sans prévenir ! Mais une fois les orages passés, les ciels dégagés laissent place à des magnifiques lumières, notamment le soir sur les rizières. On ne peut que contempler ces paysages verdoyants baignés de soleil.
Nous avons également partagé beaucoup de moments avec les villageois autours de leurs différentes activités : vannerie, perles, broderie d’habits traditionnels, fabrication des balais, élevage d’animaux ….
La vie dans les villages est à la fois calme et animée, toujours un peu bruyante en raison des nombreux animaux qui se promènent librement, mais tellement agréable ! Vivre à leur rythme, loin des téléphones portables, en partageant leur repas et leur quotidien est une expérience incroyable. On apprend beaucoup en se promenant dans les villages, en observant leurs activités et en discutant avec eux. Partager la cigarette de Mr. Nor Uan faite avec une variété locale de tabac et roulée dans une page de cahier d’école, discuter avec cet homme qui taille un bambou en fine attaches, admirer cette vieille dame qui toujours file son coton, jouer avec les enfants qui sont intrigués par l’appareil photo ou la guitare … toujours passionnant !
Les expériences culinaires se sont multipliées encore une fois : soupe de canard, courge cuite, bambou, sauce à la bile, poisson, jackfruit, mini-mangues, baies diverses, testicule de canard et … chien, en plat de fête chez les Akha, pour le jour de repos à la veille du repiquage. Psychologiquement ce n’était pas facile, surtout quand on pense savoir lequel est passé à la casserole (terrible). Mais chacun ses goûts, l’un goûte un bout par politesse et l’autre se régale avec ce plat de fête !
Les découvertes nous ont tenus en haleine jusqu’au bout : le dernier jour de notre ultime session terrain, nous apprenons que le chef du village a réussi à récolter quelques feuilles du vieux théier sauvage sur la demande de potentiels acheteurs étrangers. Alors que tous nous avaient dit qu’il était impossible de récolter les feuilles de cet arbre, nous sommes stupéfaits. Ni une ni deux, nous trouvons un jeune qui accepte de grimper jusqu’à la cime de l’arbre et nous partons dans la forêt pour la cueillette. La facilité avec laquelle ce jeune homme a grimpé les 10 mètres de l’arbre était plutôt fascinante.
Après 40 minutes de cueillette perchée, le jeune nous descend un sac rempli de feuilles fraîches de thé de forêt sauvage. Aussitôt rentrés, nous avons pu produire du thé traditionnel et un peu de thé blanc avec l’aide d’un villageois. Des thés exceptionnels que nous n’espérions plus goûter. Nous avons hâte d’avoir les résultats de la dégustation avec Lydia Gautier.
A présent, nous avons récolté autant d’information que possible : il est temps de se consacrer au rapport pour tout mettre en forme et présenter les résultats de notre enquête aux autorités Lao. Nous avons encore beaucoup à faire mais les nombreuses discussions ont bien fait avancer l’étude et les conclusions se dessinent peu à peu !